En 2018, sous couvert de modernisation de la formation, la mise en œuvre du décret relatif aux formations et diplômes du travail social appelle les Ecoles de formation en travail social (Efts) à contractualiser localement avec des universités. En prenant pour appui le vécu de l'intérieur de cette réforme, la communication fera part des ajustements trouvés et arrangements pratiques d'un point de vue institutionnel mais elle restituera également le vécu de l'arrivée de la réforme tant du point de vue des formateurs que des promotions 2018 d'étudiants. En identifiant les étapes importantes vécues par les acteurs, il s'agira de reconstituer de manière chronologique le processus quotidien et ordinaire de mise en œuvre de cette réforme. Pour ce faire, nous identifions trois moments clés qui seront présentés successivement et éclairés par des témoignages de formateurs et/ou d'étudiants au moment de la réforme.
Dans un premier temps, il s'agira de restituer la mise en place du conventionnement entre l'Efts et une Université, les ajustements trouvés, la confrontation de deux cultures de formation. Il s'agira davantage d'une présentation des coulisses de mise en œuvre de la réforme, d'un témoignage de formateurs entre les deux mondes, que d'une analyse précise et systématique. Nous présenterons également la dynamique que cela génère pour l'Efts mais aussi dans le partenariat avec d'autres établissements, les mise en concurrence (Iori, 2017) possibles notamment.
Dans un second temps, nous aborderons les mises en œuvre pratique, tant du point de vue de l'ingénierie de formation - particulièrement les modalités de construction et d'introduction de modules de recherche dans la maquette – que d'un point de vue organisationnel – les temporalités courtes ne permettant pas toujours d'impliquer les acteurs concernés, notamment les formateurs, et ainsi permettre d'impulser une réflexivité (Herreos, 2012) au sein même de l'organisation. En lien, nous aborderons donc les craintes des formateurs, notamment liées à la perte d'autonomie dans la formation professionnelle, la crainte d'une perte de spécificité et de l'identité de métier, du savoir-faire et du sens du métier (Ravon, 2012).
Enfin, la parole sera donnée à un groupe d'étudiants de cette promotion 2018 afin de restituer leur implication dans la réalisation d'un travail de recherche, à partir de leur problématique de terrain (lors de la formation) et ce que cela a pu générer, quatre ans après, en termes de transpositions et intériorisations réflexive.
Bibliographie :
Iori, R. (2020). Vers une ”universitarisation” de la formation initiale en travail social en France ? Connaissance de l'emploi. Centre d'études de l'emploi et du travail (Noisy-le-Grand).
Herreros, G. (2012). Vers des organisations réflexives : pour un autre management. Nouvelle revue de psychosociologie, 13. 43-58.
Ravon, B. (2012). Refaire parler le métier: Le travail d'équipe pluridisciplinaire : réflexivité, controverses, accordage. Nouvelle revue de psychosociologie, 14, 97-111.
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