Nous proposons dans cette communication à plusieurs voix d'examiner comment la réforme dite de « réingénierie ou d'universitarisation des formations du social » a été mise en place en s'appuyant sur l'antériorité des relations entre l'université Jean Monnet de Saint-Etienne et l'ENSEIS et ce qu'elle a amené en termes de recomposition des formations, de nouvelles articulations entre pratiques professionnelles et recherche mais aussi d'épreuves pratiques pour concilier nouvelles normes réglementaires et vie institutionnelle.

Historiquement le lien s'est constitué d'une part entre ce qui s'appelait alors l'IREIS (Institut Régional et Européen des métiers de l'intervention sociale) et le service de formation continue de l'Université et d'autre part à travers les activités du CRESAL (Centre de recherche économiques et sociologiques appliquées de la Loire) et notamment les travaux développés par J. Ion sur le travail social et dans son sillage, ceux de P. Pichon et B. Ravon. Il existe ainsi localement une tradition forte de recherche appliquée et un maillage important de relations entre l'université et les institutions du champ de l'intervention sociale comme avec le monde associatif plus largement.

La réarticulation entre les formations professionnelles portées par les EFTS et les formations universitaires qu'imposera la réforme va croitre sur ce terreau spécifique qui a engendré un centre de recherche à même l'enseis, l'ESPASS, et le recrutement de docteur.es en sociologie issus du CMW pour l'animer ; et des parcours de formation qui font tous fond sur l'expérience de l'enquête de terrain et des activités de recherche collaboratives. Comment cette histoire locale -voire cette tradition- a-t-elle permis de faire face aux défis de la mise en œuvre de la réforme mais aussi a-t-elle été éprouvée par les nouvelles conceptions de l'intervention sociale qu'elle porte ?